Se perdre au pied des arbres


Ces débuts
d'après-midi blonds
au pied des arbres
où l'ombre pesante
qui t'a suivi jusque là
fait tout à coup
moins la maline

Starting-blocks


Parfois les poèmes
partent de rien
au quart de tour
Pour ne rien vous cacher
celui-ci
vient même de faire
un faux départ

Numéro d'improvisation


Quand tout
reprend son cours
après une longue nuit
après une brève mort
Quand le chef d'orchestre
à brisé sa baguette
et que sans lui il faut
conclure la mélodie

Persévérance d'un couple lambda


Chérie
ce matin
c'est la cinquième fois
qu'on tombe sur
le département
du Lot et Garonne
et je commence à
me lasser des cordons bleus
Je doute qu'un jour
cette carte de France magnétique
soit complète
mais pour toi je veux bien
essayer encore un peu

Quantifier l'infini


Foi de trotteuse
de pendule
de cuisine
ce bref instant
valait bien à lui seul
plusieurs éternités mais
ne me demandez pas
combien

Apprendre à maudire le béton


Les journées se ressembleront
nous avancerons avec
la perfection d’une pulsation
battant aux tempes
Nos yeux inventeront
ces paysages qu’on ne peut trouver
que dans un cœur ouvert

Extrait de "Apprendre à maudire le béton"
à paraître prochainement chez Nuit Myrtide.

Quelque chose de rassurant


Il lui a dit
tu sais
ces briques de lait
qu'on ouvre et qu'on entame
pour faire un gâteau
puis qu'on laisse
tourner dans le frigo
plusieurs semaines
sans y toucher
Il lui a dit
tu sais
je veux que
tu me promettes
de ne jamais me réserver
le même sort

Parution - Les Cahiers d'Adèle n°10 - mai 2013


Les Cahiers d'Adèle n°10 arrivent avec un p'tit truc à moi dedans.

Ce numéro est consacré au thème "Génération !"
Voici le sommaire :

Patrick Portet, Casimir’s way
Guillaume Siaudeau, La vieille nuit et le jour aux joues roses
David Brunner, Électrographie générationnelle
Al Denton, Flammes et brouets
Douglas Campbell Coupland, Generation X
Anna de Sandre, Un festin en hiver
The who, My generation
Délia Saule, Le pont de l’avenir
Frédéric Dessaigne, Portfolio
Maurice Zytnicki, Hier, aujourd’hui, et la nuit entre
Christophe Havot, Boulifa
Fabrice Farre, Poésie
Christiane Prioult, Existence, que nous veux-tu ?
Laura Vasquez, J’aime
Monique R., La Vérité
David Davezac, Le désir d’éternité

À l'occasion de sa sortie un vernissage est prévu :

Le vendredi 31 mai à partir de 19H au bar Le Bicoq'
2 rue du coq d'inde - 31000 Toulouse

Pour toutes les infos ou commander la revue, c'est par !

Les mains sont comme les langues


J'ai tourné
7 fois ma main
dans ma poche
avant de serrer
la sienne

L'un contre l'autre


Peau contre peau
aplatir le vide
Plaie contre plaie
presser le néant
extraire le jus
du silence
Chair contre chair
jouer aux deux fruits
oubliés
dans la corbeille

Bouquet de viande - Lecture par Martine Bressan


Vous pouvez écouter Martine Bressan lire ma nouvelle "Bouquet de viande", sur le site des Éditions de l'abat-jour. Merci à elle !

Parution - Les tas de mots n°12 - Printemps 2013


Le 12ème numéro de la revue Les tas de mots vient de paraître.

AU SOMMAIRE : 
Jacques Allemand
Cédric Bernard
Olivier Billotet
Daniel Birnbaum
Carole Bruna
Jean-Marie Cador
Meg Campbell
Jacques Ceaux
Daniel Collin
Guillaume Decourt
Mokhtar El Amraoui
Fabrice Farre
Chantal Godé-Victor
Denis Hirson
Ludovic Joce
Perrin Langda
Olivier Le Lohé
Alain Leylavergne
Marilyse Leroux
Vincent Motard-Avargues
Jean-Jacques Nuel
Assia Ouehbi
Lydia Padellec
Morgan Riet
Guillaume Siaudeau
Carlos Tronco
et Sanda Voïca

Pour en savoir plus sur la revue, rendez-vous ICI.

Les jours de départs


Sa bouche
s'est montrée
incapable d'évacuer
aucun mot
ses yeux
s'en sont chargés

Un diamant sur la crasse


Le jour éclot
le vieux crache
un mollard
expulse sueur
fatigue et peines
le premier rayon
qui perce
a la tendresse facile
irradie ce diamant
sur la crasse

Sans filet


Le temps jongle
avec nos vies
et parfois
elles se frôlent
et parfois
elles se touchent
et parfois
elles lui échappent
des mains

Chaîne alimentaire


Le train-train quotidien
te bouffe le moral
voilà le premier maillon
de ta chaîne alimentaire

Petite annonce


Recherche 
esthéticienne expérimentée
et minutieuse
pour poil opiniâtre
dans la main

Souvenir glacé


Pieds nus
dans la rosée
une armée de langues vertes
affairées à lécher
mes plantes
Ici le bonheur ressemble
à un frisson coriace
que l'on rapporte
chez soi

La grosse artillerie


Elle lui a parlé de
sa petite envie de lire
alors il lui a montré
son gros poème

Encore un peu de salive


Une belle chronique que je découvre ce matin sur le blog de Jean-Baptiste Pedini, à propos de Jus de Bouche. Grand merci à lui, c'est par ici que ça se passe : CLIC.

Living in the sunlight



Je m'en vais
pour quelques jours
chercher le soleil
(je crois savoir
où il se planque...)
on se tient au jus
a lundi

À tout ce que je ne ferai pas aujourd'hui


Le soleil vient de
me déclarer sa flamme
Je l'ai rejoint
sur le canapé
Il a grillé
les étapes et
voilà mon courage
lié à sa chaleur
jusqu'à ce que la nuit
nous sépare
pour le meilleur
et pour le pire

Sans voix mais pas sans mots


Rester bouche bée et par 
cette petite trappe ouverte
aspirer paisiblement
le monde
Laisser alors entrer
quelques mots
pour plus tard

Et avec ceci ?



La bouchère a
les mains rouges et
les yeux bleus
La bouchère dit
et avec ceci ?
schlaaaaak !
et avec ceci ?
swhiiiiiiish !
ce sera tout ?
schlaaaak !
comme ça ?
swhuuuuuush !
combien je vous en mets ?
vlaaaaaaaaan !
et avec ceci ?
scruuuuuuuuunch !
ce sera tout ?
La bouchère n'a pas les mains
qui vont avec ses yeux
je veux dire
comment peut-on avoir
les mains aussi rouges
et les yeux
aussi bleus ?

Mauvaise blague


Les plus courtes
sont les meilleures
beuglent ses yeux
à la recherche de
leurs paupières
et la nuit
n'en finit pas
de se gausser

Parution - Gelée Rouge n°1 - mai 2013


Un de mes textes à lire parmi plein d'autres dans le premier numéro de la revue Gelée Rouge.
Pour lire la revue et consulter l'abondant sommaire, c'est par ICI ou par ICI.
Pour en savoir plus sur la revue, c'est par !

Pince-moi


J'ai roulé longtemps
dans ce rêve
couru longtemps
dans ce rêve
marché longtemps
dans ce rêve
rampé longtemps
dans ce rêve
avant de l'appeler
cauchemar